En Cornouailles, les jardins sont différents du reste de l'Angleterre. Ils ont un style bien à eux, forgé par un paysage et un climat que le 19è s. a adoré.
La plupart sont lovés dans une vallée qui s'ouvre au Sud sur une crique et son rivage. La côté très découpée voire dentelée s'y prête à merveille.
Le Gulf Stream s'y glisse avec délice et ondule de caps en baies, réchauffant des ses bras tièdes chaque estuaire et chaque promontoire. Grâce à lui, jamais de gel, jamais de canicule et jamais de sécheresse. L'humidité y est généreuse et permanente.
Le rêve pour les plantes, locales comme exotiques. Et l'exotisme, le 19è adore ça! Il explore l'intérieur des colonies, découvre des végétaux inconnus et se passionne pour la botanique. Chasseurs de plantes en tête, il ramène en Europe et en Angleterre surtout, une multitude de plantes nouvelles, peu habituées au gel. Il réalise très vite que les Cornouailles sont parfaites pour elles.
De riches propriétaires y installent de véritables jungles mixtes ou des essences tropicales côtoient de vulgaires autochtones: bambous, Gunnera, fougères arborescentes, Magnolia, Rhododendron géants se mêlent aux hêtres et aux chênes, et les digitales au Primevères japonaises (Primula japonica).
C'est le cas à Trebah, Heligan, Glendurgan, Trewithen, Trevarno, Trelissick ....
Le 21è s., plus attiré par les sauvageonnes locales que le 19è a méprisées, comprend mal ces jardins empreints de gigantisme et d'étrangeté. Les premières promenades sont difficiles. Mais petit à petit, il faut se débarrasser de son époque et regarder avec l'oeil neuf et émerveillé de l'explorateur....
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