Au début, il n'y en avait pas ici et j'ignorais tout du bonheur qu'il y avait à ne pas en arracher à longueur de jardinage. Mais le champ qu'était le terrain s'est petit à petit recouvert de mille et une jolies choses et, du même coup, d'ombre légère, de-ci de-là. Les feuilles mortes se sont accumulées et vingt ans de mulch ont achevé de lui dérouler le tapis rouge!
J'ai aperçu les premiers sujets au milieu d'une masse de Waldsteinia ternata. Ils avaient échappé à mon oeil inquisiteur grâce à leurs feuilles très semblables. Heureusement, avec la maturité, la différence devient évidente. Le feuillage se redresse et émerge des hôtes envahis.
Geum urabnum à l'avant-plan et Waldsteinia ternata à l'arrière-plan.
La situation ne m'a pas inquiétée du tout. Elle concernait un ou deux m² tout au plus. Mais profitant de mon inconscience, elle s'est insinuée partout. Au point qu'installée très près d'un Geum 'Karlsklaer' le long du potager, je l'ai confondue avec celui-ci que j'ai arraché pour bichonner l'intruse... Membre du genre Geum comme lui, la ressemblance juvénile est confondante. C'est d'ailleurs à partir de ce moment que j'ai commencé à ne plus la supporter.
Elle n'est pas la seule adventice qui m'agace, il y a bien les chiendents les prunelles et les pissenlits, mais elle est la seule à pratiquer la dissimulation avec un tel brio. Puis elle est difficile à arracher. Sa racine est comme vissée dans le sol. Il faut l'agripper par le dessous avec un crochet pour l'extirper définitivement. Ce Geum s'apelle urbanum. Je me demande bien pourquoi! Son comportement ne contient pas la moindre trace d'urbanité.
A chaque rencontre, c'est-à-dire environ cinquante fois par séance de jardinage, je râle et je jure, mais il s'en fiche et poursuit benoîtement sa vie de plante sauvage.
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