Ici, tout a commencé par une brindille sèche et chétive, scotchée à un bambou et un fichée dans un pot. Je l'ai plantée près d'un piquet de la pergola. Il y a 5 ou 6 ans de cela. Comme le haricot de Jack, la brindille avait de la magie en elle. Au printemps, elle a émis de longues tentacules se faufilant et s'enroulant partout, rampant au sol et étranglant parfois quelque vivace stupéfaite.
J'ai donné des coups de cisaille de-ci de-là, parfois bien appuyés, pour contenir sa vigueur. Mais à peine le dos tourné, la pieuvre reprenait sa sournoise expansion. Bientôt écrasée et recouverte, la pergola a craqué. J'ai réparé et étançonné souvent, sans un seul instant envisager la guerre et l'assassinat!
C'est que je l'aime ma pieuvre.
Ses longs bras décharnés se muent, dès mai, en draperie odorante, en dentelle constellée de rose tendre qui inondent la pergola.
Une promenade dans ses bras est une aventure sensuelle hors du commun. On écarte une liane, on se penche pour en éviter une autre et à chaque inspiration on s'enivre un peu plus de son parfum poivré.
Avec juin, les fleurs se raréfient mais reste le feuillage. Dense et pourpre, il accompagne avec chaleur les vivaces voisines.
Parmi toutes les clématites du groupe montana essayées ici, si je ne devais en garder qu'une, ce serait celle-ci.
Avec ce narcisse en fleur aujourd'hui (du jamais vu ici!) , je vous souhaite des fêtes de fin d'année chaleureuses et familiales et une année 2016 toute empreinte de joyeuse fraternité.
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