J'ai passé dix ans à ne pas oser le planter. Je l'avais croisé à Hidcote Manor, mais toutes les sources averties, bouquins, pépinières et jardiniers le disaient gélif! Puis, je ne sais plus où ni quand, je l'ai trouvé et acheté. Et j'ai enfin passé 15 ans à le cultiver et le multiplier patiemment.
Gélif ? Vous voulez rire ? Il a tout vu ici: des hivers qui n'en étaient pas, sans l'ombre d'un flocon, d'autres mordants à - 15°C, des automnes détrempés et des printemps arides. Et il va très bien. Seules les fortes gelées de mars peuvent interrompre sa floraison. Mais je n'ai observé ce phénomène qu'un seule fois.
Je l'aime surtout pour les rondeurs généreuses de ses feuilles. Elles ne sont pas lustrées, ne rougissent pas en automne comme celles de ses cousins et disparaissent en hiver, mais elles émergent en mars feutrées de poils longs et soyeux que je caresse à chaque passage .
Les fleurs sont blanches lorsqu'elle s'ouvrent, puis avec le temps, avec les jours longs et moins froids, elles glissent vers le vieux rose, en parfaite harmonie avec les hellébores déclinantes.
En été, reste ce merveilleux feuillage étalé et large qui tapisse l'entrée de la pergola , au pied des Prunus x canescens
et qui contraste bien avec l'arrondi des buis qui structurent un peu la pénombre.
Depuis quinze ans, je ne m'en lasse pas!
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