Des jardins assez récents comme Val Maubrune (T. et G. Le Meignan) et Brockhampton (T. Stuart-Smith) me donnent l'impression qu'une nouvelle tendance apparaît.
Ces jardiniers-là ne dessinent pas. Ils ne jardinent pas en traçant des massifs et des perspectives, en plaçant des bosquets, perçant des allées et des chemins, en ménageant des surprises.
Ils regardent d'abord le paysage et , plus encore, ils s'en imprègnent. Ils l'arpentent en tous sens, l'observent à longueur de jours et de saisons, sous le soleil et sous les nuages.
Lorsqu'ils le connaissent bien, ils se décident à intervenir, en intervenant le moins possible! Ils arrachent des ronces, encouragent la végétation intéressante en fauchant par-ci par-là.
Ils respectent les chemins existants, et s'ils en créent, le tracé doit faire corps avec le décor, épousant les rives d'un vallon ou le galbe d'une colline.
Ils abattent quelques arbres pour aérer l'espace et en plantent un peu pour rehausser un relief. Mais surtout, ils élaguent!! Ils coupent les branches basses et parfois des hautes pour que le regard ne bute pas sur la densité d'un buisson mais qu'à travers le filtre des ramures, il aperçoive le déroulé du paysage. C'est leur perspective à eux, leur manière de multiplier les plans pour que transparaisse l'immensité du végétal.
Il ne s'agit pas d'une rupture brutale et encore moins d'une révolution. Ces nouveaux jardiniers ne rejettent pas vraiment les styles précédents, anglais façon Jekyll ou naturaliste façon Oudolf, mais ils les prolongent . Ils vont plus loin encore dans le respect de la nature: ils la célèbrent.
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