Si je dis boules mauves, graphiques, d'1 m. de haut, qui structurent les massifs entre printemps et été, vous pensez tout de suite aux Allium hollandicum, et vous avez bien raison. Ils émouvaient toute l'Angleterre pile au moment où nous y étions: sur 11 jardins visités, pas un seul sans ail! Et jamais je n'ai éprouvé de lassitude. Ils étaient chaque fois affublés d'une personnalité différente par le voisinage.
Il y avait à Packwood des aulx cardinaux à la robe pourpre sombre. Majestueux, ils défilaient en long cortège bordé de bleus et surpris par le vent léger des Stipa.
A Cottesbrook, les aulx indécis se troublaient. Leurs contours d'habitude si nets s'estompaient derrière des nuages clairs et mouvants d'Orlaya grandiflora.
Ceux de Brockhampton s'affichaient plutôt modernes voire avant-gardistes. Leur caractère s'affirmait par la forme et frôlait l'abstraction. Dans un combat sans gagnants ni perdants, Ils opposaient leurs sphères aux flèches des Eremurus.
Mais ceux que j'ai préférés, jouaient au clair obscur. A Lady Farm, dans un sous-bois léger de bouleaux étincelants, ils jalonnaient des Hosta dorés et joufflus, et dégageaient une étonnante lumière.
Démonstration est faite qu'une plante n'est rien sans les autres et le doigté du jardinier!
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