Le jardin, c'est tout !

Le potager relooké

Je suis contente. J'ai relooké le potager et il me plaît.

Celui d'il y a quatre ans me plaisait aussi. Chaque parcelle était traversée de dalles et longée de petits buis (Buxus sempervirens 'Suffuticosa'). Il y avait le vert tendre des bordures et des laitues, le glauque des poireaux et des aulx. Il y avait des rangs bien alignés et çà et là des fleurs jaunes et rouges. J'aimais cet équilibre d'horizontales et de verticales qui soulignaient l'abondance et la gourmandise promise.

Mais tout n'est pas éternel. Surtout le vivant. Les buis ont été malades. Je les ai arrachés. J'ai changé de méthode aussi. J'ai paillé en permanence le sol. Le légumes ont été ravis et mes papilles aussi! Mais pas les yeux. Les carrés avaient pris un coup de vieux. Sans la ligne claire des buis, ils semblaient désordonnés, chiffonnés, ridés et s'étalaient en flaques informes.

Que faire ?
Fallait-il replanter des bordures de lierres, de fusains ou d' Ilex crenata ? J'ai beaucoup hésité. Mais comme le professeur ne peut donner sans cesse la même leçon ou le peintre reproduire la même toile, le potager devait aller de l'avant.

J'ai commencé par le problème des dalles qui s'enfonçaient et disparaissaient sous le mulch. Je les ai remplacées par des planches qui s'adaptent facilement au niveau du sol et tracent des horizontales bien nettes. Puis il y avait les échalas à tomates, toujours trop courts pour elles. Je les ai remplacés par de plus hauts et les ai peints en rouge pour affirmer leur présence.

L'hiver plutôt calme m'a laissé le temps de bricoler, et le tout est enfin posé. Il faut bien sûr attendre que les légumes explosent et que quelques fleurs les colorent de jaune et de rouge. Mais bien campé sur ses planches et piquets, le potager a déjà redressé la tête et me semble très prometteur. je suis contente.

 

Actus:

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Savez-vous planter les pois ?

Les petits pois sont endurants, patients et individualistes. Depuis que j'ai un potager, je sème les mangetout et les variétés à grains ronds mi-février. Je les protège des oiseaux affamés en plaçant déjà, de part et d'autre, deux rangs de brins d'osier sur lesquels ils grimperont. Et ils attendent. Ils attendent 15 jours ou deux mois que le soleil reprenne vigueur et que la terre se réchauffe. Quand l'atmosphère leur convient enfin, ils germent et poussent quelques feuilles à la surface. Mais entre les frileux et les audacieux, chacun a son tempo. Résultat, la ligne des pois joue souvent au yoyo ou aux montagnes russes, surtout quand l'hiver est long.

Pour mettre un peu de discipline et de coordination dans les rangs, depuis deux ans j'utilise la technique des rouleaux de papier WC. Je demande à la famille élargie de conserver les mandrins de papier toilette. Pas les biodégradables qui fondent à la première goutte d'eau, mais les vrais en bon vieux carton.

Je les serre comme des sardines dans un bac de polystyrène troué, les remplis de terreau à ras bord et j'y enfonce une graine.

Je place le tout en serre froide, j'arrose régulièrement et j'attends. Pas très longtemps: la levée est rapide, moins capricieuse et les limaces hors circuit. Dès que les plants atteignent 5 cm de haut, je les repique, pot compris, dans le potager.

Et tout le monde est content. Surtout moi. Je gagne 2 à 3 semaine sur la récolte. Et je suis tellement ravie de la technique, que je l'emploie désormais aussi pour les haricots à rame.

 

Lonicera etc...

Les chèvrefeuilles forment une grande famille. Il y a les grimpants et les arbustifs. Parmi ceux-ci, on évoque souvent ceux à floraison parfumée. Mais aujourd'hui, j'ai envie de vous parler de deux espèces qui n'ont que leur pelage à vanter.

Il y a le bien connu Lonicera nitida. Il supporte d'être coiffé et rasé de près et peut très bien remplacer le buis, sauf qu'il a la chevelure ardente: il faut le tailler très souvent. Et lors des hivers rudes, il se dégarnit un brin. La calvitie le menace. Mais il peut rendre de bons et loyaux services et se décline en plusieurs variétés intéressantes et souvent méconnues.

De haut en bas et de gauche à droite:
'Red Tips', 'Baggesen's Gold', 'Lemon Beauty' et 'Maigrün'

Il y a le 'Baggensen's Gold' vigoureux et blond, 'Maigrün', soyeux et dense, 'Red Tips' aux sommités auburn et 'Lemon Beauty' plus trapu et méché de jaune.

Puis il y a le petite frère, Lonicera pileata, bien trop modeste. L'épithète qui le caractérise fait référence à sa pilosité, douce et bien fournie. Pourtant, souvent planté dans les parcs, on le remarque à peine.

Pourquoi une telle indifférence ? Serait-ce parce qu'il a le port humble, horizontal et bas ? Sur la pointe des pieds, il ne dépasse pas 50 cm, c'est vrai, mais il tapisse si bien de vert moelleux le pied des arbres et des arbustes. Et il supporte les hivers corsés sans perdre un poil.

Il peut même, si le jardiner y met du cœur et du talent occuper le devant de la scène. Je l'ai vu taillé en gros galets pour japoniser un coin de jardin corrézien.

L'automne dernier, lors de ma visite au Val d'Erdre, j'ai découvert le cultivar 'Twiggy', nouvelle variante dorée. Planté dans le sous-bois, il éclaire les Betula davurica et B. nigra, corsetés de cannelle, d'une délicate lueur tilleul. J'ai très envie de le tailler en cailloux, répétés et posés là comme les repères d'un petit poucet imaginaire.

Mulch au potager

Il a fallu du temps pour que je m'y mette! Je mulchais les massifs fleuris depuis toujours, mais pas le potager! Je craignais que cela fasse "désordre".

Puis il y a eu l'évidence. Après des années de culture, la terre s'est épuisée: les poireaux sont devenus vermoulus, les choux faméliques et las salades maigrichonnes.

J'ai lu, beaucoup discuté et fini par admettre. Depuis 3 ans maintenant le sol de notre potager est en permanence couvert: de tontes, d'épluchures, de BRF et de compost. Et la vigueur potagère est revenue.

Entretemps mon regard a changé aussi. Quand au cours de mes visites jardinières, je découvre un potager léché, au sol nu, il me paraît mort et me fait pitié! Comment, avec un régime si maigre, peut-il produire quelque chose ?

Mais attention, le mulch tout bénéfique qu'il soit, a ses limites ! Cela fait deux printemps que je commets la même erreur! Pour gagner du temps, j'ai couvert le potager dès la mi-février, dès les premiers semis de pois, fèves et épinards! Mais j'ai oublié les oiseaux!!

Six grands carrés potagers, jonchés de débris végétaux sont pour eux l'équivalent d'une crique grecque ou d'une piscine ensoleillée. Ils pataugent, se chamaillent, se roulent et se vautrent, gratouillent et picorent comme des fous. Quand j'arrive, mes pas bruyants sifflent la fin temporaire de la récré. Mais cachés, dans la haie ils guettent mon départ pour replonger aussitôt!

Les jeunes légumes survivent mal à un tel remue-ménage. Ils se retrouvent pour moitié, racines en l'air, éparpillés aux quatre coins du terrain de jeu. Et je suis obligée de les couvrir de grillages épars pour les protéger.

Promis, juré, l'an prochain j'attendrai la levée et l'enracinement net des plantules, soit mi-avril ou début mai, pour couvrir le sol entre les rangs. Il est d'ailleurs bien rare que la sécheresse sévisse déjà et que les mauvaises herbes s'épanouissent avant cette date!

Et vous, comment faites- vous ?