Le mot Verbascum sonne sec et dur. Pourtant, lui est associé un univers de molènes et bouillons aux larges feuilles douces, veloutés et alanguies.
La mienne, je devrais plutôt dire celle qui s'est invitée au jardin est dite noire: Verbascum nigrum ou molène noire. J'ai beau l'examiner sous toutes les coutures - fleurs jaunes, étamines violettes, feuilles et tiges vertes - je ne lui trouve rien de sombre. Le qualificatif inquiétant est peut-être là pour rappeler qu'elle n'a pas de limbes gris comme beaucoup d'autres membres de la famille. Les siens sont ordinaires et verts.
Elle est plus gracile aussi, moins imposante et son feuillage anodin. Mais ses hampes blondes dressées valent celles d'un bouillon blanc ou même d'une digitale. Répétées et régulières, elles scandent un massif d'Helenium ou d'achillées, et posent le brouillard des graminées.
Elles s'épanouissent fin juin - juillet et, dopées par un solide rabattage, repartent pour un tour en août. Avec une affection particulière pour les sols chauds et secs, elle se ressème de-ci de-là, sagement fidèle à elle-même.
Il en existe une version blanche acquise depuis peu: Verbacum nigrum 'Album' Campée dans l'implacable sécheresse du jardin blanc, j'attends qu'elle fasse ses preuves: semis à l'identique ? Vigueur ?
Dans le jardin de Camille, j'en ai vu des cohortes, douces sentinelles, veillant sur l'écarlate d'un rosier.
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