Tous les jardiniers ne rêvent-ils pas de mettre du vert partout, même dans les endroits impossibles? Quelques Stipa dans les joints de la terrasse, des mousses sur de vieilles pierres, un rosier dans un arbre et un lierre contre un mur ? Leur maison imaginaire n'est pas de pain d'épice et de sucre d'orge comme celle d'Hansel et Gretel, mais d'orpins, de sedum, de mousses et de fougères. Et à l'intérieur, pas de méchante sorcière, mais des outils pour câliner la terre.
Je suis une jardinière aussi fêlée que les autres. La tristesse du toit ondulé de l'abri de jardin m'agace. Je voudrais l'inonder de sempervirentes en tous genres.
Mais Olivier rêve bien moins que moi. Il perçoit d'emblée le côté technique des choses. Son évaluation fut rapide et cinglante: "Tu es complètement folle. Sous le poids, le toit va s'écrouler". J'ai fait la moue pour éviter de reconnaître qu'il avait sûrement raison. Je me suis résignée devant l'évidence. Mon rêve s'est recroquevillé et caché dans le repli de mes synapses.
Jusqu'au jour où j'ai découvert le sublime jardin d'Hansjorg Haas. Sur les tuiles banales d'un appentis, il avait arrimé quatre couvercles de poubelles. Dans le creux de leur face inférieure, il avait rassemblé des plantes grasses.
Mon rêve enfoui s'est brutalement réveillé, et déplié comme une boîte à ressorts. Il occupe maintenant le devant de mes pensées jardinières. A ce subterfuge génial, Olivier ne pourra plus opposer d'arguments pratiques. Mon rêve deviendra réaliste. Dès que je trouve les récipients qui conviennent, je m'y mets.
Actus:
- Sur Le Jardin de Sophie,
j'ai passé au crible de mes photos, de mes rencontres, de mes lectures et de mon expérience, plus de 80 variétés d'Helenium. Il y a en a forcément une qui doit convenir à votre jardin.
Les commentaires récents