Longtemps, je n'ai pas eu de sous-bois. Les arbres étaient petits et je n'en avais pas planté beaucoup. J'avais vu trop de jardins qui, avec le temps, s'étaient refermés sous des ramures sombres et denses. A tout prix, j'ai voulu éviter l'écueil et garder la lumière.
Mais fuir l'excès ne veut pas dire renoncer à la chose! Après une bonne vingtaine d'années, j'ai enfin quelques zones ombragées sous une noisetière et sous des bouleaux. Je les ai investies de bulbes, cormes et fougères. En hiver et au printemps, c'est la fête. Perce-neige, crocus et narcisses s'y amusent beaucoup. Moi aussi. Mais plus tard, l'attention se porte ailleurs et je délaisse ces lieux qui deviennent d'un vert uniforme un peu morne. Dans les jardins visités, j'ai souvent observé le même abandon.
Cette fin d'été, je me suis promenée, grâce à C. que je remercie au passage , dans le parc du Hermannshof. C'est un parc allemand, longtemps privé, ouvert au public depuis les années '80. Jardin d'essai, il cherche à valoriser les plantes en conjuguant exigences, esthétique et entretien réduit.
Beaucoup de choses on retenu mon attention, mais tout particulièrement les sous-bois!
Malgré la fin août, aucune monotonie! L'ombre était colorée et lumineuse. Les feuilles sombres des hellébores paraissent pourpres a côté des heuchères jaunes et des Hakonechloa dorés, remplacés plus loin par des Carex 'Ice Dance' et des Bergenia luisants.
Mais la couleur n'était pas la seule a rigoler ! Les formes aussi. Les lanières arrondissaient les feuilles grasses des Bergenia et découpaient celles des hellébores, tandis que les Brunnera élançaient celles des Carex.
Et pour que tout le monde chatouille tout le monde, le jardinier avait évité les grandes masses. Les touffes étroites étaient mélangées et répétées, obligeant le regard du promeneur à pratiquer un saute-mouton léger et enjoué.
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