Dans une spirale, il y a un peu de cercle, mais un cercle incomplet. Le trait, jamais refermé, s'enroule à n'en plus finir. De spire en spire, il accélère le mouvement…. .
C'est à Bury Court que j'ai croisé la première spirale au jardin. Sur le flanc d'un disque de buis et de pavés, un arc de vivaces, ample au départ, s'affinait au fur et à mesure de son parcours semi-circulaire. Le regard semblait caresser le buis central, puis, emmené par les fleurs, enveloppait l'ensemble pour s'envoler, rond et léger vers la suite. C'était puissant et dynamique et très bien planté. Normal, c'était du Piet Oudolf.
Devant celle du Ness Botanical Garden de Manchester, je suis restée sans voix. Malgré une pluie battante qui me transperçait les os, troublait mes lunettes et mon objectif, je suis restée là à la regarder encore et encore, virant dans un sens puis dans l'autre.
Une spire de fleurs s'enroulaient autour d'un tertre et s'amenuisaient en gazon ou bassin effilé pour repartir de l'autre côté en glissant d'une tonalité à l'autre, jaune acidulé, orange, pourpre, bleue ou blanche.
Ces courbes, parfois relevées pour accélérer et garder le regard au centre, façon circuit de voiture, s'emboitaient en ronde légère et vive. Suivant notre position, on ne découvrait qu'une seule couleur à la fois, devinant à peine celles que les élévations de terrain ou le mouvement des choses détournaient de notre vue.
Chaque pan, pourtant étroit, était planté avec minutie et raffinement. Et je tournais, retournais, traversais, revenais sur mes pas, subjuguée par la vivacité du dessin et des couleurs. La légèreté du mouvement me transportait. Celui-ci a été dessiné par Pip Probert.
Une fois de plus en vacances, je ne pourrai répondre à vos commentaires jusqu'à début avril. D'ici, là, jardinez bien.
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