Cette année, point de conserves, pas de congélation et si peu de confitures. La récolte des fruits est presque nulle: 3 pommes, 2 prunes, 5 coings et quelques groseilles. Epuisés par l'abondance de 2011, les fruitiers se sont accordé un répit tout à fait pardonné.
Mais la nature pratique la physique des vases communicants. Du côté des non-comestibles, il y en a qui s'éclatent. Jamais les fusains (Euonymus) n'ont fructifié avec autant d'ardeur. Leurs capsules s'embrasent de rose et de rouge et dégoulinent en perles vermeilles des rameaux qui s'arqueboutent pour les retenir Et déjà, elles s'ouvrent, tout arilles orange dehors, pour offrir leurs berlingots chamarrés aux volatiles gourmets.
Depuis que j'ai l'âge de penser aux plantes, je connais bien notre fusain européen, Euonymus europaeus, inconditionnel des haies bocagères. Mais il doit y avoir dix ans, lors d'une flânerie botanique à l'Arboretum Lenoir en octobre, j'ai été éblouie. Des cascades bigarrées de rose, de rouge, d'orange, parfois aussi de blanc et de violet sublimaient ces arbres graciles et légers sans jamais saturer ma perception chromatique.
Depuis cet instant, je les adore et j'en plante tant et plus. Très faciles à vivre, ils supportent tout hormis l'ombre dense. Et chose rare pour les arbres des pays tempérés, ils adorent le sec. Il faut juste de la patience et compter 5 à 7 ans pour une belle fructification. Jeunes, fleurs et fruits sont dévorés par les pucerons. Mais comme l'acné juvénile, le mal disparaît avec la maturité.
Je vous ai déjà parlé d'E. grandiflorus qui se remet petit à petit de l'hiver dernier et d'E. myrianthus tout doré. Cette fin d'été, E. europaeus 'Red Cascade', E. maximowiczianus et E. oxyphyllus gagnent le tiercé.
E. e. 'Red cascade' est un cultivar bien connu du fusain commun. Dressé et gracieux, il flamboie devant la cuisine.
E. maximowiczianus () a la fructification plus ostentatoire. De lourdes grappes rubis et ambre pendent à profusion sur un arbuste compact et ramassé.
Au contraire, E. oxyphyllus joue dans le raffinement. Ses fruits ronds et grenats, accrochés çà et là à une ramure claire et évasée, se balancent au bout d'un long pédoncule,.
Et, clou du spectacle, dans deux ou 3 semaines, leurs feuillages s'enflammeront.
Il y aussi E. hamiltonianus 'Indian Summer' et 'Coral Charm', E. europaeus 'Albus', E. cornutus, etc... Ici, ils sont trop jeunes encore pour déployer tout leur charme.
Mais dites-moi, pourquoi ces petits arbres sont-ils si rarement plantés ?
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