Dès que je pense "clôture", se déroulent dans ma tête des kilomètres de treillages métalliques et mornes gainés de plastic et tendus entre des piquets glacés. Leurs alignements géométriques, fleurons de notre industrie nationale, quadrillent de leur triste régularité le pays du Nord au Sud. Camouflés de vert artificiel, ils échappent à toute discrétion et interdisent sèchement la curiosité et le vagabondage. Horrifiée, j'ai toujours préféré les haies denses et généreuses au parfum de mystère.
Dans le jardin du Musée Branly, il fallait clôturer l'espace côté rue de l'Université directement accessible depuis le trottoir. Pas question de le défigurer à coup de grillage standardisé.
Gilles Clément, à force de créativité, s'est joué de la difficulté. Friand de plantes simples, il a pensé aux joncs. Il a dessiné des cannes métalliques doucement cintrées comme celles qui plongent leurs racines dans les mares le long de la rue.
Brunes, elles n'essaient pas de disparaître. Elles affirment harmonieusement leur présence. Soudées l'une à l'autre, elles accompagnent les plantations du jardin qui s'en accommodent très bien et obéissent à des rythmes variés et étudiés. Elles sont très resserrées là où il faut éviter à tout prix les franchissements intempestifs et quelques mètres plus loin , assez lâches pour encourager la visite.
Le tour est joué. Au jardin, tout peut être créativité.
Actus.
Ne loupez pas
- la sixième mission de printemps organisée par Arte. Elle est consacrée à 3 papillons de jour.
- le petit reportage diffusé par Jardin-Jardiniers consacré au Jardin pamplemousse sur l'île Maurice.
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