J'aime beaucoup les jardins en hiver, lorsque dépouillés de leurs artifices, les ramures sont mises à nu. Les persistants qui demeurent leur font un écrin de formes nettes et vertes. On mesure alors la beauté intérieure d'un jardin, l'équilibre et la force de son assise.
Mais les couleurs sont rares. Mis à part le vert sombre des ifs, buis, conifères, houx, parfois panachés, et quelques floraisons sporadiques, le teinte de l'hiver, c'est le brun.
Bien sûr, beaucoup de feuillages sont tristes et leur couleur isabelle peu lumineuse. Mais à y bien regarder, ce brun revêt un multitude de nuances. Il y a le marron sombre des Sedum fanés, le fauve du Miscanthus 'Afrika', le chamois des Stipa, le bistre des Veronicastrum fatigués, le cuivre des Miscanthus 'Gracilimus', le Sépia des Iris couchés, l'ambre des Molinia 'Transparent' , l'or des jeunes pousses de Saules et tant de choses encore.
Les graminées ont le beau rôle, mais certaines vivaces, malgré leur décharnement, gardent encore de la prestance et peuvent rivaliser ou contraster avec les herbes. Je pense aux Sedum, Phlomis, Dipsacus fullonum, et j'en oublie tant...
A force d'observation, on peut marier les formes souples et mouvantes avec d'autres plus fortes et plus raides, alterner le clair et le sombre, l'acajou et le miel, et capturer la lumière rasante des petits matins embrumés. Je suis certaine qu'il est possible de créer un mixed-border étincelant en décembre.
L'idée n'est évidemment pas de moi, mais de ce brave Piet (Oudolf) et d'autres encore qui ont ouvert une voie dans laquelle j'ai très envie de m'engouffrer.
Actus
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