Olivier et moi adorons nous balader dans les jardins. Ce n'est pas neuf.. Hélas, si nous éprouvons chacun autant de plaisir à découvrir, nous avons rarement le même avis. Quand lui préfère les arbres et le sous-bois, moi je frémis pour le potager. Quand il adore le style et la force, j'aime la douceur. Et le lendemain, c'est le contraire.
A Val Maubrune, le moment fut important: nos âmes, pareillement envoûtées, ont cheminé de concert !
Le jardin se déploie autour d'un vallon humide, encombré de saules. Thérèse et Gérard. en ont ôté quelques uns. Les autres ont été déplumés du bas et un peu arrondi du haut. A leur pied, des plantes. Mais la manière n'a rien à voir avec celle d'un un mixed-border. Les vivaces ne sont pas disposées sur le sol propre, soigneusement sarclé. Au contraire, les persicaires, hellébores, hostas sont plantés en larges masses qui s'insinuent presqu'incognito entre les pulmonaires, caltha, et fougères indigènes. Elles font corps avec la nature, comme si elles avaient toujours été là.
Il n'y a pas de savantes déclinaisons de couleurs, en harmonie ou en contraste. Le vert et roi: le vert gris des saules, le vert bleuté des iris, le vert généreux des hostas et le doré des Carex. Les silhouettes et le graphisme des feuillages sculptent la végétation.
Pas de perspective traditionnelle non plus. D'étroits sentiers de terre glissent entre les plantes. Ils s'arrondissent pour surprendre la lumière qui frôle les feuilles et les arbres, s'incurvent plus loin près d'une mare insoupçonnée. De guingois, les troncs dénudés scandent le paysage et donnent le rythme.
Pour une fois Olivier et moi partagions le même enthousiasme. C'est un bien beau jardin, très personnel, qui renouvelle magistralement le jardinage.
Situé en Creuse, à un jet de pierres de Guéret, il ouvre régulièrement depuis cette année.
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