C'est un jardin fort bien conçu.
On y accède par un chemin qui longe la demeure à flanc de colline. En contrebas, les jardins soigneusement clos de haies ou de murs ouvrent la vue, au fond, sur le bocage et la petite ville de Wells.
Les lignes droites - murs, haies, tondeuse - précisent les limites du jardin dont les couleurs se fondent pourtant dans le paysage.
En descendant le premier escalier, un massif généreux se dévoile progressivement. On s'exclame, on l'admire, on l'examine par le menu, on fait le tour de la pelouse et on amorce la deuxième descente.
Des roses insoupçonnées dégoulinent depuis le mur de la première terrasse. On les longe, on les hume et on les compare. Enivrés de leurs parfums, on descend vers la dernière esplanade tondue au millimètre.
Et là encore, caché par le mur de soutènement, un troisième massif, plus élaboré encore que les précédents se révèle. L'œil vibre intensément et atteint le paroxysme du bonheur. Emus par tant découvertes, on a plus de mots. On regarde, on regarde encore, dans un sens puis dans l'autre, et on rêve.
C'est là que l'on prend conscience de la subtilité de l'astuce paysagère. Vu d'en haut et ignorant tout des massifs cachés au pied des terrasses, on croit à un jardin vert, plutôt paysager. Progressivement, au fil de la descente, on va de surprise en surprise, l'œil s'éveille crescendo et découvre bien plus de couleurs et de fantaisies que prévu.
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