On ne peut imposer n'importe quoi à la terre. Tous les jardiniers le savent. Planter un rhododendron dans la caillasse ou un hélianthème en terre profonde sont des entreprises dans lesquelles aucun connaisseur ne s'aventurerait. Autant risquer une rizière dans le Sahara! Mais si dans la plupart des cas, les choses sont claires, il y a des situations ou la logique terrestre devient ténébreuse.
Devant et de chaque côté de notre salle à manger d'été, en fers à béton et ombragée de tilleuls, j'avais imaginé de planter, dans le bas, des cistes, juste au-dessus deux magnolia 'Susan' dressés et, grimpant sur la paillasse métallique, des vignes pourpres et des clématites 'Markham's Pink'.
Mais notre terre doit avoir horreur de la symétrie. Le côté droit a accepté le ciste, mais refusé le magnolia. A gauche, ce fut exactement le contraire. A la troisième tentative, je pense que le magnolia a su amadouer le terrain de droite. mais celui de gauche n'a toujours pas digéré le coup du ciste. Les deux parties se sont décarcassées pour accueillir comme il se doit les vignes, mais aucun n'a voulu de Clématite 'Markham's Pink' dont pourtant, à 5 mètres de là, un exemplaire enlace avec allégresse un Prunus x canescens.
Comment expliquer de tels caprices ? Faut-il s'obstiner, décaisser et changer le sol ou s'incliner et modifier mes choix? Quand je suis déçue et fâchée, je penche pour la première solution plus combattive. Lorsque je suis calme, la deuxième me paraît plus sage.
Et si je proposais un pacte à la terre ? D'accord, il n'y aura pas de ciste à gauche. Je trouverais bien quelque chose pour le remplacer. Mais tu acceptes définitivement le Magnolia de droite. Côté clématite, passons sur 'Markham's Pink', mais essayons 'Octopus', une nouvelle variété aux pétales envoûtants. Tope là ?
Les commentaires récents