Bien sûr ce n'est pas encore le "Printemps" de Botticelli ni le "Great Dixter " de Christopher Lloyd, mais notre prairie fait des progrès.
Depuis 5 ou 6 ans, nous essayons d'aménager un petit bout de pré fleuri le long du terrain de jeu des enfants. Mes lectures diverses conseillaient de décaisser le sol sur 15 cm de profondeur pour ôter la terre arable qui favorise les graminées au détriment des plantes à fleurs, puis de semer des mélanges tout fait ou récoltés dans la nature.
Une amie américaine à qui j'expliquais nos intentions a jugé la chose ubuesque!
"Tu cherches à appauvrir le sol ici, alors qu'à moins de 10 m tu l'enrichis à coup de fumier et de compost. Vraiment, Sophie, tu pratiques du jardinage schizophrénique!"
Ebranlés par son pragmatisme anglo-saxon, nous avons choisi une méthode plus douce, plus longue et sûrement moins fatigante.
Porcelle enracinée (Hypocaeris radicata) et Vesce cultivée (Vicia sativa)
Nous avons planté des bulbes, jeté des graines récoltées dans la nature et espéré que les oiseaux et le vent feraient le reste. Olivier a fauché puis tondu ras, très ras, fin septembre et octobre, en ramassant les tontes pour éviter d'enrichir le sol. Avec les chiendents, les séneçons, chardons, pissenlits et trèfles blancs se sont accaparés le sol pendant trois ans environ. Puis se sont faufilés quelques boutons d'or et des stellaires.
Trèfle rouge (Trifolium pratense)et Camassia quamash
Et voilà que ce printemps les choses sérieuses ont commencé. Le trèfle rouge (Trifolium pratense) est apparu, les porcelles enracinées (Hypochaeris radicata) et les vesces cultivées (Vicia sativa) s'insinuent entre les herbes et le minuscule Geranium à feuilles découpées (Geranium dissectum) avance sur la pointe des pieds. Jusqu'à présent le Camassia quamash ne faisait que des feuilles, et voici qu'il fleurit.
Courage, nous y arriverons! Mais mon petit doigt me dit que la sécheresse doit y être pour quelque chose....
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