Cela fait 10 jours que je guette et dix nuits que j'espère. Mi-avril, j'ai repéré quatre bourgeons plus renflés que les autres au sommet des quatre seules branchettes de l'arbuste. A l'aube, les pieds dans la rosée, j'allais tous les jours vérifier l'état de ces proéminences pleines de promesses. Elles gonflaient régulièrement et il devenait chaque fois plus évident qu'elles contenaient bien, chacune, une fleur.
Hier, énervée par cette insupportable sécheresse et absorbée par les arrosages, je les ai complètement oubliées. Mais ce matin, en chauffant l'eau pour le thé, j'ai brusquement repensé à ces quatre petites choses. Vite, vite. Tant pis pour l'eau et pour le thé, je suis partie jusqu'au bout du jardin. Et là, l'événement tant attendu s'était produit: quatre grandes fleurs jaunes, émergeant tout juste d'un long sommeil, s'étiraient, fières et dressés dans le soleil matinal.
Je suis remontée à toute vitesse vers la maison, attraper l'appareil photo et Olivier. Le premier m'attendait sur mon bureau, mais le second, pensait à tout autre chose dans le sien. J'ai emporté le premier et supplié Olivier de m'accompagner.
- Si,si. Viens, voir. Ton boulot attendra bien. Il y a des rendez-vous dans la vie qu'il ne faut pas rater!
Il a ronchonné pendant toute la traversée du jardin, mais là-bas devant les quatre fleurs de lune, sa grimace s'est muée en sourire ravi.
Nous avons planté ce petit magnolia à l'automne 2008. Ph. de Spoelberch l'a obtenu en croisant M. acuminata 'Honey Bee' et M. 'Gold Crown'. Nous l'avons choisi pour la douceur de sa couleur, le galbe de sa fleur et sa silhouette modeste. Les Magnolia jaunes sont tous issus d'un Magnolia américain M. acuminata, naturellement jaune.
Ce soir, le ciel a du juger que nous avions déjà eu notre dose de bonheur.... Il a plu à 500 mètres d'ici...
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