D'habitude je n'aime pas les courbes qui n'ont pas de sens, que ni la pente ni un obstacle ne justifie. Elles semblent plaquées là, juste pour ne pas faire droit.
Mais alors, pourquoi ai-je adoré le sentier forestier créé par Y. Gosse de Gorre à Séricourt ? Entre deux alignements de noisetiers et sans raison apparente, il ne mène pas directement au bout du tunnel de verdure, mais ondule, nonchalant, entre les Epimediums.
Chez Mme Meyer à Axel, sous les arbres, le chemin est bien droit et ce sont les vagues de lierre et de lamier qui créent le mouvement.
Quel mystère me rend acceptable et même aimable ce que je rejette habituellement ? La lumière joue dans les frondaisons. Le bout du tunnel, gorgé de soleil miroite et attire. Mais que le chemin soit droit ou courbe n'y change rien.
J'y réfléchis depuis quelque temps... Et je crois que les ondulations dynamisent la perspective qui malgré cela reste droite et ininterrompue. Les courbes n'occupent que la surface horizontale du sol et ne masquent pas la vue qui demeure claire et directe..
Voilà donc une astuce de jardinier qui accélère, adoucit et met en mouvement une perspective pourtant bien rigoureuse.
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