Ce mercredi matin, le mail d'une amie s'est ouvert sur mon écran. Elle m'annonçait le décès d'Anthea Gibson survenu en janvier dernier...
Anthea Gibson... Westwell Manor... Je me souviens...
Je me souviens lui avoir écrit au printemps 2007 pour préparer notre traditionnel voyage anglais. Avec notre groupe de quinze personne, je souhaitais visiter son jardin un dimanche après-midi. Sa réponse était empreinte d'un humour et d'une concision tout britannique:
"Je n'accepte pas les groupes de moins de 20 personnes et je n'ouvre jamais le dimanche. Mais votre anglais est si charmant .... A quelle heure arriverez-vous ?"
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Un dimanche de fin mai donc, nous avons débarqué vers 16h30. Nous en étions au quatrième jardin et, depuis le matin, il pleuvait des cordes. Anthea nous a reçu dans son manoir Tudor du 16è siècle, dans une petite pièce attenante au vestibule. Devant un tableau peint à la flamande représentant le domaine, elle nous en a expliqué la structure. Subrepticement, un monsieur en chaussettes trouées, probablement Mr Gibson, a traversé la pièce, se faufilant entre nous. Deux minutes plus tard, il est repassé dans l'autre sens, l'œil facétieux et une bouteille de vin dans chaque main.
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Elle nous a ensuite guidés dans son jardin. Ou plutôt ses jardins. dans un vaste terrain clos (2 ou 3 ha ?), elle en a dessiné près de vingt: un jardin blanc, un bassin romantique, une roseraie, des quinconces ombragés, un jardin de lune ... Tous différents, mais toujours pourvus d'une grande élégance. Elle a dosé avec justesse les vides et les pleins, les verts et les couleurs. Malgré l'abondance de choses à voir, jamais nos yeux n'ont été saturés. Il a plu des seaux. Et les pieds trempés, l'eau dégoulinant dans la nuque et nos objectifs embués, nous sommes restés deux heures, émus par tant de beauté.
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Au revoir Mrs Gibson. Merci pour votre accueil, pour la tranche de vie anglaise offerte par votre mari et la beauté de vos jardins.
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