Pour digérer la fin des vacances et respirer un grand coup avant de retrouver notre jardin abandonné depuis 3 semaines, nous sommes passés par Chaumont. Cela fait des années que je rêvais d'y aller tout en craignant un peu d'y contempler des mises en scène ésotériques et déjantées, trop éloignées de ce qui me fait vibrer.
Il y a bien quelques parcelles qui m'ont laissé de glace. Sans atmosphère et avec si peu de nature, que peut-on éprouver à les contempler ? Mais ce sont des exceptions. J'ai plutôt croisé des imaginations conquérantes, des regards visionnaires qui parviennent à conjuguer folie créatrice, esthétique et végétal. Je suis revenue le cerveau rajeuni, l'enthousiasme réveillé et le carnet noirci de mille et une idées et astuces.
Dès le premier jardin (Métempsycose, T. Blancpain et Ph. Caillaud) j'ai eu un choc. De simples massifs rectangulaires plantés de beige, de gris et de blanc. Une sobriété chromatique à couper le souffle, mariée à des formes légères et aériennes: cheveux blonds et argentés qui ondulent au moindre souffle. Dans le carnet, j'ai noté: Stipa tenuissima, Delphinium blanc, Phalaris arundinacea 'Picta' (ruban de bergère), armoises en tout genre, Ballota pseudodictamnus, Persicaria (une invasive dont j'ai oublié le petit nom) et quelques inconnues.... Tout est planté en touffes extrêmement étroites: une tige de persicaire, trois cheveux de ruban de bergère, une mèche d'armoise....
Exactement le style et les couleurs qui conviendraient au jardin blanc, et ce sont toutes des plantes très tolérantes à la sécheresse.
Mais ne nous voilons pas la face, un tel jardin doit être replanté presque chaque année pour éviter l'élargissement des touffes....
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