Avant de connaître son nom, je l'aimais déjà.
Fleur plateau sur feuilles mousseuses, avec les carottes sauvages, elle constelle de blanc les prés et fossés de l'été.
E. de Koning, pépiniériste zélandais retraité, et E. pagels que l'on ne présente plus, l'ont hybridé avec passion. Ils ont obtenu toute la palette allant du blanc au pourpre: terre cuite ('Terracotta'), beurre frais ('Hella Glashof'), crème, orange ('Walter Funcke'), 'Cassis', 'Paprika', jaune ('Monpagoda'), .... J'en ai acheté de toutes sortes pour touts les coins du jardin.
Mais j'ai très vite déchanté. Certains pieds disparaissent sans prévenir, et d'autres se mêlent de fleurir jaune là où on les attend roses, ou pourpre lorsqu'on les croit oranges. C'est que la belle est une vivace très éphémère, surtout si on oublie de la diviser chaque année. Elle compense sa fugacité par des semis intempestifs et fantaisistes.
A force de jardiner, j'ai appris à être patiente et tolérante avec les plantes. J'ai préféré m'adapter à son caractère fantasque. Je la laisse se ressemer aux couleurs de son choix dans le jardin jaune. Souvent le crème et l'abricot dominent, mais chaque année, il y a des surprises. Cette fois ce fut framboise, mais l'an dernier c'était cannelle.
L'instant que je préfère, c'est lorsqu'elles fanent. Surtout s'il fait sec et quelque soit leur couleur initiale, les ombelles virent à l'ivoire ou au biscuit. L'ensemble formé avec les épis des graminées chamois est d'une délicieuse subtilité.
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