Ceux qui découvrent les jardins anglais pour la première fois éprouvent souvent une vive surprise. Moi aussi, j'avais été très étonnée.
Vu du continent, à travers le voile de nos lectures incomplètes et de nos rêves, nous imaginons ces jardins insulaires tout en rondeur et souplesse, nimbés de fantaisie et de naturel. Or, la plupart sont construits sur une assise formelle très présente.
Notre imaginaire inconscient en est peut-être resté aux jardins paysagers du 18è, aux douces collines parsemées de bosquets de chênes, d'îlots de peupliers d'Italie et de saules pleureurs frôlant les eaux sombres d'un étang, aux paysages reconstitués de Capability Brown, empreints de faux naturel et de romantisme réel.
Mais tout cela est passé, les Anglais ont voyagé et pris le temps d'adorer les jardins italiens via les jardins français. Ils ont intimement mêlé ces influences, mélangé les formes et la rigueur continentales au naturel surveillé des romantiques.
Ils osent marier broderies de buis et herbes folles. Ils plantent des topiaires sophistiqués au milieu des prairies et soulignent les massifs foisonnant de haies strictes. Ils juxtaposent sans cesse les formes nettes et floues, le construit et le désordre apparent.
Et l'œil continental étonné, s'habitue très vite à ces mariages inattendus. Dès le troisième jardin, c'est l'enchantement.
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