Un hiver rigoureux a des effets insoupçonnés. Chaque année, après 2 ou 3 mois sans ou si peu de nature, le retour à la vie végétale est un ravissement dont je ne me lasse pas. Et si comme cette fois, le manque et l'absence ont été plus longs et plus intenses que d'habitude, les retrouvailles en deviennent d'autant plus miraculeuses. Je plains les climats tropicaux qui ne connaissent pas cet émoi.
En janvier, les cyclamens de Cos étaient déjà fins prêts pour l'événement. Comme nous, seuls à frissonner en attendant le printemps, ils ont du avoir le temps long. Début mars, les perce-neige et les hellébores, se sont décidés à les accompagner, tout juste suivis par les Crocus. Mais depuis une semaine, ça s'impatiente ferme chez les plantes. Les premières jonquilles ouvrent un œil, les muscaris piquent une tête et les pulmonaires s'y mettent aussi. Et, sûrement vexé par les propos que j'ai tenu l'an dernier à son propos, l'Oemleria cerasiformis est déjà là pour soutenir les perce-neige qui l'attendent de pied ferme. Jamais mon petit sous-bois de noisetiers n'aura été aussi bigarré.
Superbe, oui, mais ça va trop vite!
S'il vous plaît, laissez-moi vous savourer lentement chacune à votre tour. J'aime admirer calmement les nectaires brillants des hellébores pourpres, puis me souvenir une à une des variétés de Crocus de la prairie . "Ah, mais oui! C'est vrai! j'avais complètement oublié que j'en avais planté là!". j'en ferai presque semblant d'oublier. Donnez-moi le temps de cueillir le premier bouquet de jonquilles, que leur jaune éclatant éclabousse de printemps la table du salon.
Mais la nature est ainsi faite, il faut la prendre comme elle vient, et , c'est bien connu, les jardiniers ne sont jamais contents.
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