J'ai eu plusieurs fois l'occasion d'admirer les murs végétaux de Patrick Blanc : rue Belliard à Bruxelles, au quai Branly ou à la Cité des Sciences à Paris. Et à chaque coup, j'ai trouvé cela très bien! L'idée de mettre de la verdure là où personne ne s'y attend est forcément séduisante.
Mais cet été en Italie, je me suis rendue compte que P. Blanc n'avait rien inventé. L'idée est vieille d'au moins 5 siècles puisque les paysagistes italiens de la Renaissance y avaient déjà pensé. Ils adoraient tapisser de mousses et de fougères les parois des fontaines. Ils avaient lu Virgile et rêvaient d'antres rocheuses et moussues d'où surgissent des eaux fraîches et sacrées.
Techniquement parlant, ils perçaient la rocaille artificielle de multiples petits trous d'où suintaient l'eau, doucement. Dans les fissures, ils installaient des plantes adaptées et la nature faisait le reste.
Mais rendons à P. Blanc ce qui lui revient! Sa méthode permet de couvrir de bien plus grandes surfaces avec bien moins d'eau. Pas besoin de transformer les immeubles en fontaine géante pour les végétaliser. Ouf!
Avec un peu de feutre et de PVC, quelques tuyaux percés et de l'eau en circuit fermé, il parvient à coiffer de vert et de fantaisie des bâtiments austères, à la mine perpétuellement grise. Voir pousser des hostas, des heuchères, des carex et fleurir des bergenias dans une rue aussi noire et morne que le rue Belliard, c'est un exploit.
Ses plantations sont jeunes et manquent encore de naturel. Mais soyons patients, avec le temps, la nature y prendra sûrement goût.
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