Comment, en deux secondes en de loin, faire la différence entre un bouleau verruqueux (Betula pendula) et un bouleau pubescent (Betula pubescens) ? Tous deus sont endémiques en Europe. En vieillissant, leur tronc blanc se fissure et se marbre de plaques noirâtres dans le bas. Mais, seules les taches du bouleau verruqueux s’écrasent en losanges….
Avec l’âge, le bouleau noir (Betula nigra) et le bouleau de Mongolie (Betula davurica) ont une fâcheuse tendance à se ressembler. Ils ont presque la même écorce chamois qui se desquame en larges bandes. Mais le revers des lambeaux du bouleau noir reste dans la gamme des beiges, alors que celui du bouleau de Mongolie flirte nettement avec le pourpre.
J’ai participé avec la Société de Dendrologie à plusieurs balades botaniques dans des parcs, des arboretums ou chez des collectionneurs. A chaque coup, j’ai complètement été abasourdie par les compétences de certains membres. Ils lisent beaucoup, c’est sûr, mais leur botanique à eux est pratique. Ils touchent, ils regardent et inspectent à le loupe parfois. Ils plient et grattent les rameaux pour en examiner la chair. Ils la reniflent aussi. Ils froissent les feuilles, en palpent les trichomes et les agitent pour en reconnaître le bruissement.
J’ouvre tout grand mes écoutilles. Je mitraille et je note leurs astuces de vieux brisquards de la botanique dans un petit carnet à spirale. Mais ça va trop vite. La moitié de leur science m’échappe
et j’ai bien du mal à retenir le reste. Heureusement, une fois par an, la Société de dendrologie publie des Annales qui reprennent l’essentiel des explorations de l’année précédente et passent un genre au peigne fin. En 2008, il s’agissait précisément de bouleaux….
Pour m’aider à fixer ces astuces de pro, et vous en faire part du même coup, je me suis juré de vous en distiller de temps à autre.
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