Aussi bête que cela puisse vous paraître, il m'a fallu du temps pour apprécier les charmes de l'eau au jardin. J'ai d'abord découvert la magie horizontale de l'eau qui brille, pourtant appréciée depuis la nuit des temps comme nous le rappelle JP du jardin habité.
Puis j'ai appris à aimer l'eau qui coule. Son courant, tantôt lent tantôt rapide, s'écoule comme le temps qui passe. Elle change sans cesse, s'agite puis se repose, à la fois fugace et immuable. Comme l'enfant qui sans cesse reconstruit son barrage de galets, l'envie de la retenir ne nous quitte pas.
Le jardinier façonne son cours et lui imprègne le rythme qui correspond à son tempérament et à son temps. Les 17è et 18è s. ont adoré les cascades violentes et théâtrales. L'eau bouillonnante chute avec fracas puis se repose dans la retenue suivante avant de reprendre son cours.
Cothay Manor |
Notre époque est plutôt friande de douceur et de tranquillité. L'eau qui coule dans nos jardins prend souvent la forme d'un sage cours d'eau qui sinue entre les arbres et les herbes. Ses berges sont rehaussées de quelques masses de feuillages ou de fleurs pour souligner son tracé.
Rousham Castle |
Mais le ruisseau devient parfois source d'inspiration pour le jardinier audacieux. Canalisé, bordé de pierres ou de fleurs, son flux devient dessin ou motif. Il suit le promeneur le long d'une allée, il marque la trame du jardin ou même trace des perspectives.
Le dessin d’Edwin Lutyens à Hestercombe |
Malheureusement, sur un terrain plat, naturellement dépourvu d'eau, tout cela est beaucoup trop compliqué à mettre en oeuvre...
Les commentaires récents