Ce dimanche (18 juillet 2009), j'ai eu mon premier émoi jardinier!
Nous sommes descendus de la fraîcheur des monts sabins vers la plaine romaine pour visiter le château Ruspoli à Vignanello près de Viterbe.
Déjà le petit bourg nous a mis en appétit, avec ses ruelles colorées, ses odeurs de pâtes dominicales qui mitonnent et ses petits vieux qui refont le monde sur la place du village, la main qui trempe avec nonchalance dans l'eau fraîche de la fontaine.
A 10 heures précises, les portes du château se sont ouvertes. Après le pont-levis, nous passons près des cuisines. La princesse Ruspoli y est assise devant son portable. A notre arrivée, elle lève les yeux, éteint son écran et vient nous accueillir. Elle nous propose une promenade libre du jardin pendant une demi-heure avant la visite guidée du château.
Une demi heure ? Vite, allons-y! Nous continuons le couloir sombre et frais qui débouche sur le jardin. J'entrevois à gauche les broderies du jardin principal, mais je suis attirée à droite par l'ombre d'un bouquet d'arbres. J'y surprend la salle à manger d'été de la famille. On doit y être divinement bien.
Je m'approche du parapet pour observer la ville que je devine.. Surprise! En contrebas, une broderie secrète se faufile entre les remparts et les maisons. Ah que j'aime ces entrelacs aussi verts que le bleu du ciel qui s'arrondissent, se croisent puis s'étirent et deviennent losanges, triangles ou étoiles qui s'affrontent se déforment et meurent en arabesques. Certains sont de guingois, d'autres un peu gauchis pour s'adapter à l'arrondi de la terrasse. Inaccessible au public, ce jardin est juste là pour être regardé...
Vite, il ne reste qu'un quart d'heure. Je reviens sur mes pas et me concentre sur le jardin central. Douze rectangles brodés s'alignent autour d'une fontaine. Je suis frustrée de ne pouvoir prendre de la hauteur pour embrasser le tout. Olivier me presse. "Dépêche-toi, on va rater la visite!" Je renâcle, mais il a raison.
La fraîcheur du château me calme et je suis très vite captivée par ces objets et tableaux chargés d'histoire qui se mêlent à l'affectueux désordre d'une vie de famille contemporaine. Brutalement, Olivier me tire par la manche. "Va voir derrière les persiennes."
Ottavia Orsini (veuve Ruspoli) a dessiné ces broderies au début du 16è siècle. Au centre de chaque carré s'inscrivent ses initiales et celles de ses enfants. Je savoure cet équilibre. Qui a dit que les jardins italiens étaient fermés, sans ouvertures sur le paysage ? Il n'y a pas de perspective qui y conduit directement, c'est vrai, mais les collines bleues sont bien là, tout au bout.
L'après-midi fut moins enchanteur. Les jardins de la Villa Farnèse, tout près de là, à Caprarolla, étaient exceptionnellement fermés pour traitement fongicide...
Prochain épisode des vacances 2009: Bomarzo.
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