J'aime que les bordures soient tirées à 4 épingles. Leur trait net souligne le foisonnement végétal des massifs qui débordent de toute part sous le poids de mes achats compulsifs. Pour tracer les lignes, j'ai enfoncé des rubans de briques posées sur le champ. Reste à couper les "barbes" qui dépassent.
Olivier partage mon choix esthétique de la ligne franche, mais pas la méthode. En bon mâle, il préfère les outils à moteur. Il utilise un coupe-bordure électrique. "Au moins, on se voit avancer!" Moi, je suis allergique à cette fichue machine. Elle vrombit comme un frelon et les fils cassent sans cesse. Il faut s'arrêter, dégager la bobine qui vous saute à la figure comme une mauvaise blague, et patiemment ré-enrouler les fils, l'un dans un sens, l'autre dans l'autre, sans qu'ils ne chevauchent. Une fois sur deux, au moment de refermer le boitier, la bobine s'échappe à nouveau et il faut tout recommencer. Je jure, je m'énerve et je n'avance pas.
Plus grave encore, elle coupe mal. Les fils tranchent bien l'herbe, mais au moindre mouvement du jardinier qui doit pourtant se déplacer, ils creusent et râpent le sol. A la longue les bordures, écorchées vives, sont plutôt brun jaunâtre que vert gazon.
Je suis restée attachée à une méthode qu'Olivier juge primitive! Celle des ciseaux. Les plus bêtes qui soient, achetés au supermarché du coin, rayon ustensiles de ménage. Au fur et à mesure du désherbage, je coupe, dans un silence serein, les herbes qui débordent de la ligne autorisée. J'évalue la longueur des bordures coupées chaque quinzaine à 300m. C'est mon côté tortue. c'est lent mais ça avance sûrement et c'est propre.
Le seul défaut du système est l'accroupissement nécessaire. Avec l'âge, j'ai les charnières qui grincent. J'ai lu quelque part qu'il existait des ciseaux équipés de longs manches. En somme, un modernisation du primitif pour jardinier poussif. Mais, après 15 ans d'archaïsme, le progrès me fait peur...
Les commentaires récents