Je n’aime pas les roses. Voilà, c’est dit. Je dois être une hérétique, une jardinière dévoyée, mais je n’aime pas les roses.
Pour être exacte, je devrais plutôt dire, je n’aime pas les rosiers. Je les trouve coincés du bas. Engoncés dans un corset de tiges raides comme des baleines, ils ont un port de douairière, une silhouette de reine –mère.
Pourtant, la rose à elle toute seule est une monde de sensualité: formes arrondies, pétales nonchalants et parfum de jeune fille. Mis à part le lianes et les botaniques, comment se peut-il qu’une telle beauté soit portée par une silhouette aussi revêche ? L’ensemble me donne l’impression d’un papillons greffé sur une girafe, d’une nymphe portée par un rhinocéros, bref, d’une erreur de la nature.
Mais à Woolstone, j’ai enfin aimé les roses. Mrs Spink les a plantés le long de la prairie fleurie. Les herbes hautes cachent les dessous et allègent les profils. Encadrées dans un nuage de graminées, les fleurs sont plus délicates encore et leur sensualité devient sauvage.
J’ai très envie de planter quelques rosiers parfumés ici, dans la prairie. Pas trop, juste deux ou trois entre les fusains et Hammamelis qui y sont déjà.
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