- Tu n'en as pas ?
- Non, j'ai déjà essayé et ça ne marche pas chez moi.
- Impossible! C'est facile comme chou! Regarde, j'en ai partout.
- Mon jardin est peut-être trop sec...
- Tu rigoles ? Pourvu qu'elle soit à mi-ombre, elle s'en fiche. Tiens, prends-en. Tu verras, tu auras plein de bébés l'an prochain.
Et dix fois j'ai repris les plantes offertes et dix fois je n'ai rien vu venir.
Vexée, je ne voulais plus entendre parler de cette aristo qui snobait mon jardin de prolo. J'ai fait comme si elle n'existait pas. Je ne la voyais même plus dans les jardins visités. Tout le monde s'exclamait devant tant de beauté, et moi, je l'ignorais superbement.
Jusqu'au jour où, sur un forum de discussion (Jardiweb), une jardinière experte s'est mise en quatre pour livrer le secret de cette apiacée: elle est hors catégorie, ni vivace, ni bisannuelle, mais trisannuelle.
La première année, les graines tombées au sol germent en mai - juin. Elles sortent deux cotylédons, puis, épuisées par la tâche, elles disparaissent complètement en juillet. C'est là que vous pensez la pouponnière fichue. Et par dépit, vous gratouillez la terre... Non, non et non! Il ne faut surtout toucher à rien, marquer l'emplacement et oublier tout jusqu'au printemps prochain.
En avril - mai suivant, deux trois feuilles de céleris apparaissent. Chouette vous dites-vous, c'est gagné. Non, non et non! C'est bien parti, mais pas gagné. En juillet tout disparaît à nouveau. Ne rien toucher et ne pas se décourager.
En avril - mai encore suivant, une tige costaude se dresse enfin au-dessus des feuilles basales. Et tout en haut, luisent de petites fleurs et des feuilles perfoliées jaune chartreux....
J'ai suivi la méthode à la lettre et suis enfin récompensée... Mais ce n'est pas encore gagné! Dites-moi, comment faire pour en avoir chaque année ?
Les commentaires récents