Je vous ai déjà parlé des plantations de P.Oudolf à Bury Court. Mais juste derrière, il y a un autre jardin, dessiné par C. Bradley-Hole.
Comme un damier, il est composé de 22 carrés de 4 m², tracés par des allées de graviers qui se croisent à angles droits. Chaque carré est légèrement surélevé et contenu par des planches d’acier. Il n’y a pas d’arbres. Les seuls éléments verticaux sont les graminées et vivaces plantées en masse et la terrasse couverte. Au centre, l’eau du bassin sans margelle vient raser les graviers. Elle est artificiellement noircie par des colorants pour accentuer l’effet miroir.
Le tout est cerné de haies. Les plantations sont à leur apogée en fin d’été. Pourtant en mai, je m’y suis sentie bien. Un petit air de déjà vu me trottait dans la tête….
Sept mois plus tard, soit avant-hier, le déjà vu a refait surface. C’était au jardin Plume. Le verger de P. et S. Quibel adopte le même plan orthogonal. De larges allées de gazon déterminent des carrés de prairies ponctués de pommiers. L’un des carrés est remplacé par un bassin sans rebord. L’eau vient taquiner le gazon. Dépourvu de haies, le jardin est ouvert sur la campagne normande.
Peu importe quel jardin a inspiré l’autre. Aucun peut-être.
Des deux côtés, les lignes droites, les motifs répétés et attendus apaisent. Mais l’atmosphère est bien différente.
Dans le premier, les matériaux choisis, les lignes épurées, l’espace clos et le miroir d’eau rendent la promenade intellectuelle et introspective. Un peu comme le ferait un cloître.
Chez Plume, au contraire, les matériaux comme l’ambiance sont plus naturels et la campagne à perte de vue ouvre au monde …
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