Depuis le début de ce blog, je vous ai fait un mensonge. J'espère votre indulgence. Ne dit-on pas que faute avouée est à moitié pardonnée ?
Et bien voilà, le jardin n'est pas tout! Si le jardinage est ma plus grande passion, j'en ai bien d'autres. Je suis même du genre à être intéressée par tout ce qui me passe sous le nez, sauf la couture et le rugby. Je ne sais plus où donner de la tête, et cela s'aggrave avec l'âge: plus le temps passe, plus il devient urgent de tout faire.
En feuilletant le blog de Mamie Sido, j'ai adoré sa description du dernier bouquin qu'elle avait lu. Et une idée s'est insinuée... SI je partageais aussi mes petites lectures ? Celles du train, celles des salles d'attente ou du soir, celles des vacances.
Trois bouquins m'ont marquée ces derniers temps. Je les classe crescendo.
Les cerfs-volants de Kaboul, de Khaled Hosseini.
Malgré un scénario américanisant et un "pathos" exacerbé - cela ne m'étonnerait pas qu'on en fasse bientôt un film - ce roman nous entrouvre un peu les yeux sur l'histoire récente, les drames sociaux et la vie de l'Afghanistan. Les journaux parlent de bombes, de burkha et de caches, mais pas de l'intérieur, pas du quotidien, ni du ressenti des Afghans.
Ici, deux familles, d'ethnies différentes, mais liées socialement et affectivement, évoluent, traversent des crises, celles de leur pays, partagées entre révoltes, remords et attachements.
K. Hosseini, Les cerfs-volants de Kaboul, coll 10/18, éd. Belfond,2005.
L'attentat, de Yasmina Khadra.
Après le Moyen-Orient, le Proche-Orient.
Y. Khadra parle d'Israëliens, de Palestiniens, de bombes et d'attentats. Le héros est un palestinien intégré dans la société israëlienne, tranquille et heureux. Ses origines et la colère de son peuple vont le rattrapper de manière dramatique.
Etudiante, j'ai connu plusieurs palestiniens qui fréquentaient notre université. Nous ressentions tous chez eux cette fêlure décrite par Khadra: sans cesse tiraillés entre une grande curiosité intellectuelle, l'envie de vivre et d'être heureux, et le désespoir, le déshonneur de leur peuple qu'ils ne pouvaient oublier. Le temps d'un roman, j'ai cru retrouver Bouchara, Amir et Shawki. Sont-ils restés ici ou retournés à Nazareth, Gaza et Hébron ? Peut-être sont-ils à peu près heureux ou peut-être ont-ils pris les armes...
Avec Les hirondelles de Kaboul et Les sirènes de Bagdad, ce livre est le deuxième tome d'une trilogie.
Y. Khadra, L'attentat, coll. Pocket, éd. Julliard, Paris, 2005
Quelques-uns des cent regrets, de Philippe Claudel.
Et pour terminer, une merveille! Mes amis me recommandaient cet auteur depuis longtemps. Je regrette d'avoir tant tardé à les écouter.
Sous une pluie battante, qui cesse trois pages avant la fin, le narrateur revient dans sa petite ville natale, pour y enterrer sa mère qu'il n'a plus vue depuis 16 ans! Il ne connaît pas l'identité de son père. Adolescent il s'est révolté contre le silence et les mensonges maternels. Il est parti. Seize ans plus tard, il accepte et comprend presque. Et naissent les regrets ... Serait-il devenu adulte ?
"... les coquillages, quand ils se blessent dans la mer, pour calmer leur blessure et la guérir, ils font de belles perles tout autour, des perles toutes moirées, de vrais trésors qui possédent le souvenir, la mémoire de la blessure... Et bien nous autres les hommes, quand on se blesse, ou qu'on blesse quelqu'un, nos perles à nous sont les regrets, on se fabrique de beaux regrets... mais ça nous donne la force d'aller vers le suivant, et ainsi passe la vie, (...), de regret en regret, ... ."
De ce phrasé court et net émane une sobriété bouleversante. Du grand art!
Ph. Claudel, Quelques-uns des cent regrets, coll. Folio, éd. Stock, 2005.
J'espère ne pas avoir trop déçu les jardiniers de passage. Petite précision pour les rassurer: je ne lis pratiquement que des livres de poche. Le budget plante est sauf!
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