Notre glycine a une histoire. Elle est entrée dans mes rêves, il y a un peu plus de 20 ans.
C’était un soir d’été. L’atmosphère était oisive et affectueuse. Avec mes sœurs et beaux-frères, nous dînions dans un restaurant dont le jardin occupait la rive convexe d’un méandre du Lot. Près d’un tulipier géant, trônait, impériale, une glycine en arbre.
L’hiver suivant, nous nous installions ici, dans notre maison. Le terrain était nu, sculpté par les sillons du dernier labour et les chiendents. Au marché, j’ai trouvé une glycine et je l’ai plantée au milieu de ce désert végétal, adossée à un tuteur en bois.
Les années ont passé. Les visiteurs s’amusaient beaucoup de ce poteau incongru, planté au milieu de nulle part. La glycine peinait. Ses jeunes tiges étaient régulièrement étêtées par le vent, très puissant ici. Petit à petit, elles se sont épaissies pour former des troncs entrelacés. Au sommet du piquet, quelques unes ont osé l’horizontal, peu ont résisté. Un de nos fils, s’est agrippé à l’une de ces jeunes branches pour se balancer… Crac ! Il a fallu tout recommencer….
Après 8 ou 9 ans, nous nous sommes émus devant les premiers boutons de fleurs. La nuit d’après, il gelait, les fleurs aussi…. Les années suivantes, la glycine a pris de l‘ampleur et les floraisons sont devenues plus régulières. Les visiteurs, intéressés, m’ont posé des questions. La taille ? Jamais, le vent s’en charge. Le tuteur ? Il est devenu inutile. Le tronc est assez rigide.
Pourtant, un matin de 2004, patatras…. La glycine était par terre ! Le vieux tuteur avait cédé. Heureusement les troncs avaient plié sans casser. Nous avons scié et enlevé le tuteur, et, aidés par nos voisins, l’avons remplacé par des fers à béton, solidement fichés en terre. Elle a gardé un petit air penché, mais commence à adopter ce port étagé et asymétrique des plantes chinoises.
Hélas, l’histoire n’est pas terminée. En la photographiant pour illustrer ce billet, je l’ai trouvée encore plus inclinée qu’à l’ordinaire. Je me suis aperçue que la plus grosse tige était pourrie à la base. Un trou, plus gros que mes poings, la sépare de sa racine ! Pour la sauver du naufrage, nous avons calé une brique dans la cavité et fabriqué, dans une branche de noyer, une béquille de fortune.....
Les commentaires récents