Le jardin, c'est tout !

Rose printemps

Notre coin repas s’ouvre sur un petit jardin d’à peine plus d’1 m². Au printemps, il est tout en rose et blanc.
1. Magnolia stellata.
2. Euonymus europaeus 'Red Cascade'
3. Euonymus europaeus 'Atropurpureus'
4. Dicentra spectabilis
5. Geranium macrorrhizum 'Bevan's Variety'
6. et 12. Aquilegia atrata
7. Tulipa 'Claudia'
8. Paeonia 'Bowl of Beauty'
9. Heuchera 'Palace Purple'
10. Lamium orvala
11. Persicaria amplexicaulis
13. Helleborus x hybridus

Le Magnolia stellata est arrivé en même temps que nous. Le Geranium est un cadeau de ma sœur et le Dicentra spectabilis vient du marché. Par le plus grand des hasards, la floraison des deux derniers est simultanée et leur rose identiques. Pour compléter et prolonger la scène, sont venues les hellébores (Helleborus x hybridus), les ancolies qui pullulent au jardin, la Paeonia ‘Bowl of Beauty’ qui s’ennuyait ailleurs, et un délicat Lamium orvala. Le choix de la tulipe est plus élaboré. Après les excès de nos premiers achats, je suis prudente. Je plante les nouvelles tulipes dans des pots profonds (ceux à clématites par exemple) dans un coin oublié du potager. Lorsqu’elles fleurissent, je les déterre et les dispose « de visu » aux endroits « ad hoc » ! C’est ainsi que ‘Claudia’ a été choisie.

La scène est tonique et rafraîchissante. Mais n’applaudissez pas trop vite ! En été, tout se gâte, tout se dessèche. Comme partout ici, le sol est très drainant. Et, à moins d’1 m. de là, les murs de la maison, exposés plein sud, irradient une chaleur étouffante. Ils grillent tout autour d’eux. Les Berberis ‘Rosy Glow’, Calamagrostis ‘Overdam’ et Rosa glauca, n’ont pas résisté. Ils ont été remplacés par des fusains (Euonymus europaeus ‘Red Cascade’ et ‘Atrorubens’) escaladés par des clématites ‘Diana’, des Miscanthus ‘Yakushimanum Dwarf’, des Eupatorium ‘Chocolate’ , des Persicaria amplexicaulis, et un arrosage automatique…..

Kerdalo

En Cornouailles, j’ai visité plusieurs jardins exotiques. Aucun ne m’a enthousiasmé ! En pays tempéré, ces plantes exubérantes cadrent mal avec la végétation locale. J’allais donc à Kerdalo avec un petit a priori négatif. J’allais encore y voir des Gunnera manicata, des Dicksonia antartica, des palmiers et des rhododendrons, disposés le long d’un cours d’eau dévalant du haut de la colline vers la crique en contrebas.

Le décor est bien celui-là. La propriété acquise en 1965 par le Prince Wolkonsky occupe un vallon. Le ruisseau qui l’a creusé a été canalisé et alimente des retenues d’eau. Tout en bas, il se jette dans l’estuaire du Jaudy, en face de Tréguier.
J’y ai vu aussi des Gunnera manicata, des fougères arborescentes et des rhododendrons. J’ai admiré un magnifique Drimys lanceolata, des Pittosporum impressionnants, des Echium pininana, des Acacia pravissima étincelants…

Mais il y a beaucoup plus que cela dans ce jardin. Il y a la nature. Une nature exubérante que le jardinier n’a pas chassée, mais simplement maîtrisée. Les chemins sont juste tracés. Bordés d’herbes folles, d’Anchusa pentaglottis, de compagnons rouges (Silene dioica), ils donnent envie d’aller plus loin. Les perspectives sont des trouées par lesquelles le regard s’évade ou divague, comme celle qui traverse la colline aux érables (2è photo à droite). Même les Lysichiton americanum (2è photo à gauche), dressés sur un tapis de ficaires (Ranunculus ficaria), paraissent aériens.

Le prince Wolkonsky, puis sa fille et son beau-fils qui ont repris le jardin en mains depuis 10 ans, ont réussi l’exploit d’intégrer les plantes exotiques et les curiosités botaniques à la nature.

Je devrais encore vous parler de la lande dorée, des terrasses, des jardins formels, du prés aux araucarias, du canal, ….

Informations pratiques: Les jardins de kerdalo se trouvent à Tredarzec, près de Tréguier. Ils sont ouverts de 14h à 18h, les lundis et samedis, en avril, mai et juin. Tous les après-midis, sauf dimanche, en juillet et août. Tél: 00-33-(0)2 96 92 3594

Promenades botaniques en Bretagne

Le billet de Pâques était laconique: nous étions en partance pour les côtes d'Armor. Ce soir nous y sommes et notre gîte est équipé de la Wifi. Je peux donc me rattraper.

En vacances, j'adore observer la nature et découvrir les plantes autochtones. Je me balade le numérique au cou et mes bibles botaniques dans le sac à dos. Si nous sommes en voiture, je n'ai de regards que pour les bas-côtés et demande souvent à mon chauffeur préféré de s'arrêter pour les observer de plus près...

  J'ai découvert ici, des fossés jonchés d'Allium triquetrum. Ils dégagent une nette odeur d'ail et leur tige est triangulaire.

Au pied des murets, au bord des falaises, les Silene uniflora  forment de jolis coussinets vert gris légèrement fleuris de blanc.

Dans l'île de Bréhat, les Geranium maderense se sont naturalisés et pullulent au point de cotoyer les orties.

Sur les falaises du cap Frehel, les cinéraires maritimes (Senecio cineraria) ont de l'allure. Rien avoir avec ces tristes plantes vendues au marché pour "égayer" les potées.

Au coeur des rochers, de petits sedum se cramponnent.

Je n'ai pu identifier à coup sûr ces deux plantes découvertes sur l'île de Bréhat. La première envahit tout, la deuxième est beaucoup plus discrète.

Votre aide est bienvenue. Merci!

Joyeuses Pâques

Pour les jardiniers et les amoureux de la nature, Pâques est la plus belle fête qui soit. Nous célébrons la résurrection du vert, alliance du bleu ciel et du jaune soleil.

Joyeuses  Pâques!

Tulipa turkestanica et tarda

J’ai de la chance, j’ai une terre à tulipes. Sa structure légère, drainante  - qui me cause les pires soucis en été -  leur convient parfaitement. Dès que j’en plante une, elle se multiplie à gogo !

Au début, j’achetais au marché ou en grande surface, un peu de tout que je plantais n’importe où : ‘Queen of The Night’ à côté de ‘Princesse Irène’, des perroquets à côté de fleurs de Lys, etc… Avec les années, le jardin a pris, en avril, des allures de Keukenhof, pas toujours très distinguées. J’ai essayé de les marquer pour les déplacer en été, mais il restait toujours quelques bulbilles qui reformaient rapidement une touffe. Maintenant, je les cueille dès qu’elles s’ouvrent et offre des bouquets à tous mes voisins.

Avec les années, écoeurée par ces tulipes excessives, mes goûts ont changé. Je préfère les tulipes botaniques. Deux d’entre elles sont tout pile en fleur maintenant.


Tulipa turkestanica est la plus précoce. Chaque tige, assez haute (25 cm), porte environ 7 fleurs qui, les jours gris, restent obstinément fermées et inclinées vers le bas. Dès que le soleil est là, elles se redressent, s’ouvrent et s’aplatissent en étoiles blanches à cœur jaune. Les lanières glauques du feuillage ondulent au vent. Je les associe à des Carex bronze (Carex coomans bronze ou C. buchananii ?) et au Sedum ‘Angelina’.


Tulipa tarda fleurit une à deux semaines plus tard et prolonge la scène. Trapue (10 cm de haut), elle a aussi des fleurs étoilées, mais plus grandes et plus colorées. Le feuillage vert lustré est anodin.

Toutes deux originaires des steppes d’Asie centrales, elles adorent le soleil et un sol sec en été. Dans ces conditions, elles s’étendent rapidement par stolons. On les trouve facilement chez tout bon producteur de bulbe et à prix très raisonnable.